La plus grande action judiciaire et policière jamais réalisée dans notre pays a eu lieu ce mardi 9 mars. La police et la justice ont réussi à intercepter un milliard de messages provenant de plus de 100 000 utilisateurs dans le monde. Un premier coup dur a été porté au milieu de la criminalité organisée et ce n’est qu’un début. Le Vice-Premier Ministre et Ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne et la Ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden prévoient des moyens supplémentaires dans la lutte contre la criminalité organisée.
La plus grande intervention de la police et du parquet jamais réalisée dans notre pays a eu lieu ce mardi 9 mars : plus de 1.600 policiers, dont 260 des unités spéciales DSU de la Police fédérale, ont effectué au total plus de 200 perquisitions. C’est le premier coup dur porté hier au milieu de la criminalité organisée.
Dès le premier jour de sa mise en place, ce gouvernement a fait de la lutte contre la criminalité grave et organisée une priorité absolue. C’est pourquoi elle a investi, et continue d’investir, substantiellement dans des moyens supplémentaires. Ceux-ci nous permettent non seulement de traquer, poursuivre et sanctionner tous les criminels impliqués dans ce réseau et de réduire leurs avoirs criminels, mais également de renforcer la capacité d’action des autorités policières et judiciaires dans les années à venir.
Il s’agit entre autres des initiatives suivantes :
- Du personnel supplémentaire a été prévu au Département de la Justice d’Anvers pour soutenir ce dossier. Le Ministère public et le siège, surtout celui d’Anvers, ont déjà été renforcés par 61 effectifs supplémentaires, dont 56 sont déjà en service. Il s’agit en l’occurrence d’effectifs susceptibles d’être immédiatement mobilisés, à savoir des juristes du parquet et du personnel de soutien administratif. Concrètement :
- 30 effectifs pour le Ministère public dont 28 sont déjà en service ;
- 31 effectifs pour le siège dont 28 sont déjà actifs.
- Le Département de l’Intérieur rehaussera progressivement et structurellement le budget de la police au cours de cette législature : de 50 millions d’euros en 2021 à 100 millions d’euros en 2024.
- Le renforcement des effectifs au sein de la Police judiciaire fédérale (PJF) a été amorcé. Depuis la fin de l’année dernière, en décembre, 450 postes ont été ouverts en interne, dont 100 pour la PJF d’Anvers. Nous sommes en outre à la recherche de 90 inspecteurs principaux spécialisés et d’au moins 50 profils civils spécialisés.
- La PJF recevra 125 nouveaux véhicules. Un budget de 3,5 millions d’euros a été libéré à cet effet. Les véhicules de criminels saisis peuvent en outre également être mis à la disposition de la police judiciaire. Il s’agit actuellement de 40 véhicules.
- Nous misons sur une digitalisation plus poussée de notre organisation et investissons dans des projets informatiques.
- En outre, 25 effectifs de la NTSU (National Technical & Tactical Support Unit), spécialisée dans l’interception de télécommunications, apporteront un appui à la PJF d’Anvers.
- Un budget de 600.000 euros a été libéré pour du matériel de haute technologie dans le cadre de cette enquête au profit de la PJF (principalement au profit de la PJF d’Anvers) et du Parquet fédéral afin de pouvoir réaliser une percée dans ce domaine.
- Dans le cadre du plan de relance européen (RRF) et des investissements réalisés par la justice, nous renforçons la NTSU. Cette unité de la police fédérale est, depuis 2003, chargée d’identifier, d’observer et d’intercepter les télécommunications privées. Le service reçoit une dotation de 32 millions d’euros composée de 22 millions d’euros en subventions européennes et de 10 millions d’euros en investissements issus du budget supplémentaire de la Justice.
- Des moyens sont dégagés pour renforcer la justice dans la lutte contre la criminalité organisée. Il s’agit entre autres de recherches axées sur le butin, d’enquêtes pénales d’exécution et de cybercriminalité. Nous pouvons ainsi garantir une approche axée sur le butin. Nous pouvons de cette manière priver des criminels de leurs avoirs illégaux en leur infligeant de lourdes amendes et en procédant à la saisie de leurs villas et voitures de luxe. Même lorsque les fonds sont détournés par le biais de constructions obscures, les enquêtes pénales d’exécution peuvent retracer leur origine.
- La Belgique enverra un magistrat supplémentaire à Eurojust, l’agence de l’UE qui aide les autorités nationales à coopérer dans la lutte contre la criminalité grave et organisée lorsque celle-ci concerne plusieurs pays de l’UE.
Ce gouvernement joint ainsi le geste à la parole et investit considérablement dans la sécurité. Lorsque les Ministres Van Quickenborne et Verlinden sont entrés en fonction, ils ont constaté un manque de personnel à la PJF de l’ordre de 13%. Au niveau de la PJF d’Anvers, cette pénurie s’élevait même à 25 %. Des actions ont immédiatement été entreprises et des investissements importants ont été réalisés. Nous récoltons déjà maintenant les fruits de ces investissements dans les premiers stades de cette enquête et nous ferons la différence sur le terrain dans les prochains mois. Il est également important de continuer à investir dans les années à venir.
Vincent Van Quickenborne, Vice-Premier Ministre et Ministre de la Justice : « Au cours des derniers mois, j’ai constaté énormément de dynamisme, d’innovation, de flexibilité, d’engagement et de fierté professionnelle au sein de la Police judiciaire fédérale et de la Justice. Je suis particulièrement reconnaissant envers tous ces policiers et magistrats. Nous avons dégagé des budgets dès le premier jour de l’entrée en fonction de ce gouvernement. Nous investissons énormément dans leur fonctionnement et dans cette enquête en particulier. Cette opération exige des efforts considérables de la part de nos services de police et de la justice. La mise à disposition de moyens supplémentaires permet de faire front contre la criminalité organisée. »
Annelies Verlinden, Ministre de l’Intérieur : « Les efforts de nos services méritent d’être salués dans le cadre de cette opération minutieusement préparée, qui a également connu hier une phase publique. Nous ne devons toutefois pas être naïfs et nous reposer sur nos lauriers. Si nous voulons garder une longueur d’avance sur les acteurs de la criminalité organisée, nous devrons continuer à investir. La police pourra ainsi mieux remplir sa mission essentielle de protection de la population. Il est important de continuer à investir dans ce domaine dans les années à venir. »