10/10 — Mise en service officielle de la maison de transition d’Enghien

La quatrième maison de transition du pays a été officiellement mise en service aujourd’hui à Enghien en présence du ministre de la Justice Paul Van Tigchelt. Les détenus en fin de peine y bénéficient d’un accompagnement intensif pour travailler activement à leur retour dans la société. Il existe quinze places de transition dont six d’entre elles sont entretemps occupées. Le partenaire privé Serco en assure l’exploitation.

Les détenus qui purgent une peine de plusieurs années et qui arrivent en fin peine connaissent généralement une transition très brutale vers la société libre. Beaucoup ont perdu le contact avec la société et ont du mal à retrouver leur place. Outre l’aspect social et psychologique, il n’est pas évident non plus de s’organiser en peu de temps au niveau administratif, du logement et du travail. Ces difficultés augmentent considérablement le risque de récidive. Raisons pour laquelle, le gouvernement fédéral sortant a décidé, au début de la législature, d’inscrire structurellement les maisons de transition dans la loi et de prévoir les budgets nécessaires à leur mise en place. Il s’agit de maisons de transit où les détenus condamnés à de longues peines qui approchent de la fin de leur peine sont activement préparés à leur libération dans le cadre d’un partenariat public-privé.

Plus de 100 détenus ont déjà été réinsérés avec succès dans la société

Lorsque le gouvernement fédéral a pris cette décision, deux projets pilotes réussis de maisons de transition étaient déjà en cours à Malines et à Enghien. Après le projet pilote, la maison de transition de Malines a été relancée à la mi-2022. Bien que le projet pilote à Enghien ait également obtenu de bons résultats et se soit déroulé sans problème majeur, le partenaire privé a décidé de ne pas représenter sa candidature. Le SPF Justice, avec le soutien de l’administration locale d’Enghien, s’est mis à la recherche d’un nouveau partenaire privé. Entre-temps, deux autres maisons de transition ont ouvert leurs portes, à Gentbrugge (octobre 2023) et à Louvain (juin 2024). Au total, plus de 100 détenus ont déjà été réinsérés avec succès dans la société grâce aux maisons de transition, sans retomber dans la criminalité. Au printemps 2025, la maison de transition de Hamme sera également mise en service.

Nouveau partenaire privé pour la maison de transition d’Enghien

La nouvelle exploitation de la maison de transition a été confiée par le SPF Justice à Serco, une société spécialisée dans la fourniture de services aux autorités publiques tant en Belgique qu’à l’étranger. Serco et sa filiale ORS ont accumulé des années d’expérience avec des projets d’intégration notamment en Suisse et au Royaume-Uni. Deux ans plus tard, il existe à nouveau une maison de transition à Enghien, dans le même immeuble de la chaussée de Ath où s’était déroulé le projet pilote.  Il y a de la place pour quinze participants.

La maison de transition d’Enghien est déjà opérationnelle avec six participants

La maison de transition d’Enghien a été officiellement inaugurée le mardi 1er octobre et six participants y ont déjà pris place. L’équipe se compose de six coachs de vie et de trois coachs de force. Les coachs de vie encadrent le fonctionnement quotidien au sein de la maison de transition. En effet, chaque participant a sa responsabilité dans le ménage, doit coopérer avec les autres et développer son autonomie. À leur tour, les coachs de force guident et soutiennent le processus de réinsertion individuel de chaque participant. Il s’agit par exemple de les aider à rechercher un emploi, à s’inscrire à des cours de formation ou à trouver le chemin vers les aides et les services d’aide existants.

Pas question d’en sortir ni d’y entrer à sa guise

Dans les maisons de transition, une permanence 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 est bien sûr assurée.  Comme les prisons, elles restent des institutions fermées. Les détenus ne peuvent donc pas y entrer et en sortir à leur gré. La sortie de la maison de transition n’est possible qu’après avoir obtenu une permission de sortie, par exemple pour aller travailler, postuler ou suivre une formation. La destination exacte du détenu, l’itinéraire à suivre et l’heure à laquelle il doit être de retour sont strictement définis à l’avance. Ceux qui ne s’y conforment pas peuvent être renvoyés en prison. Les participants sont sélectionnés en concertation avec le service psychosocial des prisons concernées et après avoir mené un entretien préliminaire. Les candidats doivent être à 18 mois maximum de la possibilité d’octroi d’une libération conditionnelle. Les détenus condamnés pour des infractions sexuelles ou pour terrorisme ne sont pas éligibles.

Paul Van Tigchelt, ministre de la Justice : « Pour veiller à ce que les détenus ne commettent pas de nouveaux faits après leur libération, il faut leur donner la possibilité de reprendre leur vie en main. C’est exactement ce que l’on fait dans une maison de transition. Les maisons de transition existantes de Malines, Louvain et Gand enregistrent de bons résultats. Plus de cent détenus ont déjà réussi à réintégrer la société sans retomber dans la criminalité. En outre, comme pour le projet pilote précédent à Enghien, aucun problème significatif n’est apparu. Je suis reconnaissant à l’administration d’Enghien et au personnel de Serco d’assumer ce rôle de pionnier. Ensemble, pas à pas, nous donnons plus de sens à la détention et rendons la société plus sûre. »

Citation du Bourgmestre (Olivier Saint-Amand Ecolo, bourgmestre d’Enghien): « Pendant deux ans, l’expérience pilote de la maison de transition d’Enghien a fait ses preuves dans notre commune. Les contacts et collaborations avec différents partenaires locaux ont permis une réinsertion progressive des détenus dans la vie économique et sociale. La Police locale a tiré un bilan positif de cette expérience qui n’a pas nécessité la mobilisation de ses services pour des mesures d’ordre. La Ville d’Enghien se réjouit dès lors d’une reprise prochaine de ce projet pertinent du Gouvernement fédéral qui favorise la réinsertion et limite les risques de récidive pour ses participants »

Mathilde Steenbergen, Directrice générale des établissements pénitentiaires  : «Je me félicite de l’ouverture d’une nouvelle maison de transition car c’est une étape de plus vers le travail de réinsertion des détenus. De petite entités de détention permettent un accompagnement sur mesure et personnalisé des détenus.  Cela leur donne également l’opportunité de réapprendre à assumer des responsabilités.  Préparer la réintégration est important pour éviter la récidive et dès lors améliorer la sécurité dans notre société. L’exemple de Malines montre que ce concept fonctionne et que les candidats qui y sont passés ont le sentiment d’avoir des outils en mains pour se diriger vers une autre vie. »Gaetan Desclée, Directeur général de Serco Europe: « Nous sommes extrêmement fiers de porter ce projet et de l’engagement sans faille de nos équipes, ainsi que de la confiance que nous accorde le Ministère de la Justice. C’est précisément dans ce rôle de partenaire des institutions et des gouvernements que réside notre valeur ajoutée : aider à relever les défis d’aujourd’hui en apportant des solutions concrètes et efficaces. »