Les assistants pénitentiaires- communément appelés « surveillants », jouent un rôle essentiel dans la vie de 10 500 détenus. Une politique pénitentiaire moderne vise non seulement à incarcérer les détenus, mais aussi à les préparer à une bonne réinsertion dans la société. Les agents pénitentiaires jouent un rôle important à cet égard. Les leçons tirées de l’étranger montrent qu’il est bon de faire une distinction entre surveillance et contrôle. La prison de Haren, qui ouvrira ses portes à l’automne 2022, sera donc la première prison à fonctionner avec des postes distincts pour les assistants de sécurité et les surveillants de détention.
De nombreux agents de surveillance pénitentiaire réussissent de combiner dans leur travail l’accent mis sur la sécurité et l’accent mis sur l’accompagnement, mais cela ne va pas de soi. Dans les prisons d’autres pays et dans les centres fermés pour illégaux de notre propre pays, ces tâches sont depuis longtemps réparties entre différentes fonctions. Les détenus acceptent généralement mieux les règles et il y a moins d’incidents. Et les membres du personnel considèrent plus souvent que leur travail a du sens. En outre, le recrutement peut toucher un public plus large et ainsi attirer davantage de nouveaux collègues. Pour le système pénitentiaire belge, ce sont les facteurs décisifs pour opter également pour cette approche innovante.
La nouvelle prison de Haren, qui ouvrira ses portes à l’automne 2022, sera la première à travailler avec les tous nouveaux « assistants de sécurité » et « accompagnateurs de détention ». Et donc plus d’agent pénitentiaires, ou de surveillants…
L’assistant de sécurité et l’accompagnateur de détention se complètent et assurent ensemble une sécurité équilibrée et dynamique dans la prison. L’assistant de sécurité est la carte de visite et l’accueil de l’établissement et se concentre sur les tâches de contrôle et d’observation. L’accompagnateur de détention se concentre sur l’orientation et la motivation des détenus et donne des conseils sur le trajet de détention et de reclassement. Tous deux exécutent les procédures de sécurité, interviennent dans les situations de crise et constituent un point de contact et de soutien pour les détenus, les collègues, les visiteurs, etc.
Le projet est dans sa phase initiale – après l’été, la concertation sociale débutera où des thèmes tels que la formation et le développement de la carrière seront à l’ordre du jour.
Une nouvelle formation de base est en cours d’élaboration – les écoles secondaires et les services de l’emploi seront informés des nouveaux postes et des nouvelles opportunités dans les mois à venir. Les nouveaux postes vacants pour la prison de Haren seront publiés à l’automne via Selor.
Vincent Van Quickenborne, vice-Premier ministre et ministre de la Justice : “ 95 % des détenus sont libérés un jour. Trop souvent, les détenus retombent dans un comportement criminel après leur libération. Ce n’est pas le but. Une peine de prison doit aussi avoir un sens afin qu’ils puissent en sortir meilleurs qu’ils n’y sont entrés. Pour cela, nous devons non seulement prêter attention à la surveillance et à la sécurité mais aussi veiller à mieux guider les détenus. La nouvelle prison de Haren, avec son infrastructure innovante, est l’endroit idéal pour mettre en œuvre cette nouvelle méthode de travail.”
Rudy Van De Voorde, actuel directeur général du système pénitentiaire belge, expose les bases et le contexte du projet :“ Ce projet de professionnalisation et de différenciation s’inscrit parfaitement dans le concept des prisons du futur et d’une justice plus rapide, plus ferme et plus humaine. »
Hilde Guffens, chef de projet, complète : » Au cours de mes années d’expérience en tant que directeur de prison, j’ai souvent pu constater que de nombreux membres du personnel ont à cœur l’intérêt des détenus, mais que le contenu de leur travail actuel met l’accent sur des règles strictes, des contrôles et la sécurité des infrastructures. Et cela fait souvent obstacle à une interaction positive. La sécurité que nous visons avec ce projet est plutôt dynamique et résulte en premier lieu de l’interaction avec le détenu. Le fait d’avoir une personne de contact au quotidien, un accompagnateur individuel sur la section, est la base de cette sécurité dynamique. Il y a un besoin de contact personnel au quotidien, de cette manière, nous apprenons à mieux connaître le détenu, nous savons plus rapidement quand il y a des tensions et nous pouvons les anticiper. Les plans pour l’avenir après la détention et le retour dans la société sont également discutés. Cela exige évidemment que nous formions notre personnel différemment et spécifiquement pour cela. Par ailleurs, les membres du personnel qui sont principalement responsables de la sécurité et des contrôles, ont une tâche qui devient également de plus en plus complexe sur le plan technique et qui revêt également une importance élémentaire. Ils travailleront principalement au contrôle d’accès et la surveillance des accès, par exemple lors de visites, de promenades, etc. De notre expérience à Tilburg et de la collaboration avec nos voisins du Nord, nous avons pu déduire que ce modèle présente une grande valeur ajoutée, non seulement pour les membres du personnel eux-mêmes, mais aussi pour les détenus et donc pour l’ensemble de la société. ”
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Dounia Boumaaza
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