Dans notre pays, les femmes sont exposées de manière disproportionnée à la violence intrafamiliale, un problème souvent négligé dans notre société. Même après une séparation, pour de nombreuses femmes, le cauchemar causé par leur relation se poursuit. La police enregistre chaque année plus de 20 000 plaintes pour des faits de harcèlement, souvent commis par les ex-partenaires. Notre gouvernement, la police et la justice estiment que ce problème est une priorité absolue. Nous luttons contre ce phénomène de différentes manières. L’alarme harcèlement, qui est en cours de déploiement, est l’une des nombreuses mesures prises à cet effet. Désormais, les victimes peuvent alerter la police simplement en appuyant sur un bouton. Le système sera d’abord appliqué dans les provinces de Flandre orientale et occidentale et sera ensuite étendu à l’ensemble du pays. Cette décision met en œuvre l’un des nombreux engagements du Plan d’action national de lutte contre les violences de genre.
Sur les plus de 20.000 plaintes, la grande majorité (62%) concerne le harcèlement par des ex-partenaires, où l’auteur est un homme. Ils tentent désespérément de réparer la relation brisée, ils viennent de force pour obtenir des explications ou ils cherchent à se venger. Le harcèlement dure en moyenne 22 mois et s’accompagne souvent de violences physiques. Selon les statistiques, le risque de violence est le plus élevé lorsque l’auteur est un ex-partenaire. 81% des femmes victimes de harcèlement de la part de leur ex-partenaire, étaient en même temps victimes de violences physiques. Dans environ 110 cas par an, il est même question de situations très dangereuses.
Appuyer sur un bouton pour alerter la police et les services d’urgence
Dans la zone de police de Gand, un projet pilote avec une alarme mobile contre le harcèlement est en cours depuis 2019. Il s’agit d’un bouton physique qui est connecté au smartphone de la victime. Celui-ci envoie alors immédiatement un appel à la centrale d’urgence, en précisant sa localisation. Une équipe d’intervention est immédiatement arrivée sur les lieux pour aider la victime. Ainsi, la police peut intervenir sur le champ et éviter un éventuel drame. Le projet pilote a été coordonné par l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes (IEFH), en collaboration avec la police de Gand et le parquet de Flandre orientale. Ce système a été évaluée positivement par tous les partenaires impliqués à la fin de l’année dernière.
C’est pourquoi le vice-Premier ministre et ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne, la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden et la secrétaire d’État à l’Égalité des genres Sarah Schlitz ont décidé de progressivement déployer l’alarme harcèlement dans tout le pays. Le système est appliqué en Flandre orientale et occidentale depuis le début du mois de mars. 490 exemplaires ont été prévus à cet effet. Bientôt, d’autres zones de police et parquets commenceront à l’utiliser également.
D’après les chiffres relatifs à l’alarme mobile contre le harcèlement à Gand, les victimes sont principalement des femmes âgées de 30 à 40 ans. Tous les harceleurs étaient des hommes. Au cours des quatre dernières années, 40 femmes ont reçu une alarme harcèlement, ce qui a donné lieu à 21 alertes suivies d’une intervention et de 10 arrestations. Lors de l’évaluation, il est clairement ressorti que ce projet offre de nombreux avantages. L’agresseur ne voit pas que la victime appelle la police, car le bouton est caché, par exemple dans la poche de sa veste. En moins de 10 minutes, la police est sur place pour mettre en sécurité la victime et ses enfants. Pas moins de 89,6 % des femmes se sentent nettement plus en sécurité grâce à cette alarme. En moyenne, après six mois, l’alarme harcèlement n’était plus nécessaire. Ensuite, 70 % des victimes n’ont plus porté plainte, ce qui pourrait indiquer que l’alarme harcèlement a un effet dissuasif.
Les victimes qui souhaitent y avoir recours peuvent s’adresser à un service spécifique au sein de la police. Elles sont également orientées par la police et les services sociaux tels que les centres flamands d’aide sociale (CAW) et les CPAS. Après l’inscription, il sera examiné, en collaboration avec les différents partenaires et la victime, si l’alarme harcèlement est une mesure utile en fonction du cas. Il ne peut plus y avoir de contact volontaire entre la victime et l’auteur de l’infraction, sauf dans le cadre du droit de visite des enfants.
Une victime de harcèlement dramatique témoigne : “J’espère convaincre des personnes d’activer ce système et de l’utiliser. Qu’est-ce que l’alarme harcèlement a fait pour moi ? Il m’a sauvé la vie.” L’alarme harcèlement est présentée à Audenarde étant donné que la police locale des Ardennes flamandes joue un rôle de pionnier dans ce projet.
Une lutte à tous les niveaux
L’alarme harcèlement n’est qu’une des mesures mises en œuvre dans le cadre du Plan d’action national de lutte contre les violences de genre 2021-2025, coordonné par Sarah Schlitz. La réforme du droit pénal sexuel proposée par le ministre Vincent Van Quickenborne sera votée au Parlement cette semaine. Entre-temps, 6 centres de prise en charge des victimes de violences sexuelles (CPVS) ont été ouverts et 4 autres sont prévus pour les mois à venir. De plus en plus de parquets appliquent les mesures efficaces d’interdiction temporaire de résidence. Actuellement, une première version d’un outil d’évaluation des risques est en cours d’amélioration. Cet outil analyse les facteurs de risque et alerte les parquets lorsqu’ils doivent intervenir rapidement.
Vincent Van Quickenborne, vice-Premier ministre et ministre de la Justice : « L’alarme harcèlement est un outil puissant qui permet à la police et au parquet d’intervenir rapidement et de manière adéquate, avant que le harcèlement ne se transforme en un véritable drame. Pour les victimes, elle offre une protection, une sécurité ainsi qu’une certaine tranquillité d’esprit. C’est l’un des moyens par lesquels ce gouvernement intensifie la lutte contre la violence sexuelle et intrafamiliale à tous les niveaux. »
Annelies Verlinden, ministre de l’Intérieur : « L’alarme harcèlement mobile est un bel exemple d’initiatives que je veux prendre pour lutter contre la violence de genre. Outre la poursuite des investissements dans la formation et l’amélioration de notre approche policière, l’innovation est également très importante. Innovation dans le cadre de laquelle nous partons toujours des besoins des victimes ».
Sarah Schlitz, secrétaire d’État à l’Égalité des genres, à l’Égalité des chances et à la Diversité : « “Les femmes menacées par leur ex-conjoint pourront bénéficier de cet outil si elles le souhaitent. Beaucoup trop de féminicides sont l’œuvre de récidivistes déjà connus des services de police ou de justice. Aujourd’hui plus que jamais, le Gouvernement avance pour que chaque victime puisse être libre de circuler, de quitter son conjoint et surtout jouir du droit fondamental d’être en sécurité.”
Serge Malefason, avocat général près le parquet général de Gand : “Le fait de presser sur un bouton ne constitue pas un remède miracle. Le ministère public est conscient que l’introduction de l’alarme harcèlement ne va pas sauver toutes les victimes, mais peut prémunir un grand nombre d’entre elles contre de nouvelles violences. La stratégie qui consiste à presser sur un bouton est un dispositif bienvenu mais elle ne peut fonctionner que si les services d’aide, la police et la magistrature, loin des préjugés, restent attentifs et vigilants dans le respect et la compréhension des victimes.”
Marnic De Meulemeester, bourgmestre d’Audenarde: “L’ambition doit être de placer la barre haut afin que, dans le cadre d’une approche et d’un fonctionnement intégrés, et en collaboration avec les autorités administratives, une cellule ou un service violence intrafamiliale puisse être créé à l’échelle du pays dans les villes et les communes, comme c’est déjà le cas aujourd’hui principalement dans les grandes villes.”
Joost Duhamel, chef de la police des Ardennes flamandes : « Les services de police peuvent désormais agir rapidement et de manière efficace en cas d’alerte harcèlement, ce qui est essentiel pour protéger l’intégrité physique de la victime. »
Contact presse:
Dounia Boumaaza
Porte-parole du ministre Van Quickenborne
+32 483 85 98 20