Les détenus des prisons de Berkendael, Forest et Saint-Gilles seront hébergés dans la toute nouvelle prison de Haren à partir d’octobre. Le site de la prison de Berkendael sera ensuite transformé en maison de détention, un endroit destiné aux personnes condamnées à de courtes peines. Une maison de détention bénéficie d’un régime moins stricte qu’une prison ordinaire et l’accent y est mis sur la réinsertion dès le premier jour. Les accompagnateurs de détention aident les détenus à chercher un emploi, à suivre des formations et à donner un sens à leur emploi du temps. L’objectif est de réduire autant que possible le risque de récidive. Berkendael est l’endroit idéal pour ce concept, car il y a suffisamment d’espace pour y mener des activités et favoriser l’épanouissement, moyennant quelques ajustements au niveau de l’infrastructure.
La nouvelle prison de Haren ouvrira ses portes en octobre et pourra accueillir 1 190 détenus. Elle remplacera les prisons actuelles de Saint-Gilles, Forest et Berkendael. Pour faire face à la grave pénurie de places dans le système pénitentiaire, 200 places resteront disponibles à la prison de Saint-Gilles jusqu’en 2024. La prison pour femmes de Berkendael sera réaffectée et transformée en maison de détention. Cette décision a été prise en concertation avec le secrétaire d’État chargé de la Régie des bâtiments Mathieu Michel. Il s’agit d’établissements fermés à faible niveau de sécurité, avec une capacité de 20 à 60 personnes, destinés aux détenus condamnés à de courtes peines de prison de maximum trois ans. Les personnes condamnées pour des délits de terrorisme ou les délinquants sexuels ne sont pas éligibles.
Une maison de détention n’est pas une prison
Les résidents d’une maison de détention présentent un faible risque de sécurité et sont de préférence dirigés vers une maison de détention proche de leur domicile afin de favoriser leur intégration sociale. Ils sont responsables des tâches ménagères et reçoivent un soutien pour apprendre à les effectuer. Avec l’aide des accompagnateurs de détention, les résidents vont à la recherche d’une formation, de cours, d’un job et/ou de travaux d’intérêt général. Dès le premier jour, ils travaillent à leur réinsertion dans la société, en collaboration avec la ville et les CPAS. Ainsi, ils pourront remettre leur vie sur les rails, se rendre utiles et se sentir utiles.
La proximité locale est très importante. C’est pourquoi les accompagnateurs de détention mettront la maison de détention en contact avec des entreprises ayant des postes vacants. Des études pratiques menées en Scandinavie, où les projets de détention à petite échelle sont courants depuis un certain temps, ont démontré que les maisons de détention réduisent considérablement le risque de récidive. Cependant, en cas de mauvaise conduite, les détenus seront renvoyés dans une prison ordinaire.
Berkendael comme maison de détention
Les bâtiments de la prison pour femmes de Berkendael à Forest sont encore en bon état mais doivent être rénovés. Cela se fera en concertation et avec l’aide des résidents de la maison de détention. Il s’agira de leur premier projet commun. Le site de Berkendael convient parfaitement comme maison de détention car il y a beaucoup d’espace pour y mener des activités et s’y épanouir. L’infrastructure permet d’appliquer un régime plus ouvert. Un certain nombre d’éléments de sécurité, tels que les barreaux entre les sections et les espaces de vie, seront supprimés afin de rendre l’environnement de vie moins proche de celui d’une prison. Bien entendu, les allers et venues restent strictement contrôlés. Il y aura de la place pour 60 résidents et 50 personnes y seront employées, dont les membres de la direction et de l’administration, des travailleurs sociaux, des psychologues, du personnel médical, des assistants de surveillance et des accompagnateurs de détention.
Réduire la récidive et la pression sur les prisons
Le concept des maisons de détention vise à réduire la pression sur les prisons surpeuplées à long terme en permettant l’exécution immédiate de courtes peines au sein des maisons de détention. Actuellement, la plupart des peines de prison de moins de trois ans sont automatiquement converties en surveillance électronique. Les peines d’emprisonnement de moins de six mois ne sont même pas exécutées du tout. Le résultat est un sentiment d’impunité, de sorte qu’un petit délinquant de rue ne ressente pas l’effet de sa condamnation, faisant qu’il ait plus de chance de récidiver et d’accumuler condamnation sur condamnation. Ainsi, il ne sera effectivement puni qu’après avoir été « promu » au rang de grand criminel. Autre conséquence de la non-exécution de la peine prononcée par le juge : l’inflation du niveau des peines. En effet, les juges prononcent des peines supérieures à 3 ans afin qu’elles soient effectivement exécutées. Les juges d’instruction, quant à eux, imposent plus rapidement une détention préventive pour tout de même envoyer le délinquant en prison et lui envoyer un signal clair.
Les maisons de détention visent à résoudre ce problème. Le but des courtes peines est de punir directement les jeunes délinquants afin qu’ils ne restent pas impunis et qu’ils puissent se redresser immédiatement. En revanche, les maisons de détention visent la réintégration et offrent des perspectives. Les délinquants se retrouvent souvent dans un environnement qui offre peu d’opportunités à terme. L’objectif ultime est de réduire le risque de récidive autant que possible.
Vincent Van Quickenborne, Vice-Premier Ministre et Ministre de la Justice : «Nous voulons réagir rapidement et ne pas laisser les primo-délinquants devenir des criminels professionnels. C’est pourquoi nous allons désormais exécuter toutes les courtes peines. Les centres de détention offrent des perspectives aux détenus et sont un environnement idéal pour cela. Nous devons montrer aux détenus que nous continuons à croire en eux et que chacun peut être utile à la société. C’est pourquoi la proximité locale est si importante. Le système des maisons de détention réduit considérablement le risque de récidive. À long terme, cela devrait réduire la pression sur nos prisons surpeuplées. »
Mathieu Michel, secrétaire d’État chargé de la Régie des Bâtiments : « Transformer la prison de Berkendael en maison de détention est l’illustration parfaite de la capacité de la Régie des bâtiments à doter la justice d’une capacité d’action plus rapide, plus efficace et plus humaine. Avec ce projet de maison de détention dont le cout global avoisinera le 1.000.000 €, le gouvernement met en œuvre sa volonté d’exécuter davantage les courtes peines pour réduire les récidives. »
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Edward Landtsheere
Porte-parole du ministre Vincent Van Quickenborne
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