La police enregistre chaque année une moyenne de 50 000 cas de violence intrafamiliale (VIF), en ce compris des menaces, des agressions physiques et verbales, de la terreur psychologique, de la négligence et des infractions sexuelles à l’encontre de membres de la famille majeurs et mineurs. Cependant, des milliers d’infractions graves sont commises à l’abri des regards. L’année dernière, le vice-Premier ministre et ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne, lors de l’attribution des budgets supplémentaires pour la justice, a résolument choisi d’intensifier la lutte contre les violences intrafamiliales. Il a été décidé de renforcer les parquets avec 15 criminologues, spécifiquement pour les cas de violence intrafamiliale. Ils sont chargés d’être en contact étroit avec tous les partenaires, de suivre les cas problématiques, d’établir des rapports et d’assister et conseiller les magistrats dans la pratique. Après un peu plus d’un an, presque tous ces criminologues ont été recrutés.
La violence domestique se produit dans toutes les classes sociales et dans tous les groupes de population, principalement à l’égard des femmes et des mineurs. Au niveau mondial, ce phénomène représente un risque plus important pour la santé des femmes âgées de 15 à 44 ans que les accidents de la route ou encore le cancer. Selon des études, en Belgique aussi, chaque année, 1 femme sur 7 est victime de violence de la part de son partenaire ou ex-partenaire. Cela concerne les agressions verbales, les menaces, les intimidations, les coups et blessures, mais aussi les violences sexuelles et la séquestration. Pendant la crise du COVID, le nombre de cas de violence entre partenaires a fortement augmenté et la ligne d’assistance a reçu 1712 appels, soit deux fois plus qu’auparavant.
Déclaration seulement après 35 infractions en moyenne
Les enfants sont également fréquemment exposés à la violence domestique. D’une part, en tant que témoins, ils sont affectés psychologiquement et émotionnellement parce que leurs parents sont impliqués, avec le risque d’un traumatisme grave. D’autre part, les enfants sont aussi souvent des victimes directes. En 2020, 9 311 mineurs différents ont été signalés auprès des centres de confiance pour enfants maltraités dans notre pays, soit une augmentation de 4,4 % par rapport à l’année précédente. Il s’agit d’abus et de violences sexuelles, mais aussi de situations familiales perturbantes dues à une négligence physique ou émotionnelle.
La police enregistre environ 50 000 incidents de violence intrafamiliale chaque année. Ces chiffres sont alarmants, et le nombre réel est bien plus élevé. De nombreuses formes de violence intrafamiliale se produisent à l’insu de tous. Par exemple, en moyenne, les victimes ne font la démarche de porter plainte et de demander de l’aide qu’après avoir subi 35 actes de violence entre partenaires. C’est pourquoi le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne a fait de la prévention, de la lutte et de la répression de la violence intrafamiliale une priorité depuis le début de la législature. Cela va de pair avec une volonté accrue de la part des victimes de signaler ces faits de violences.
15 criminologues supplémentaires
Outre le déploiement progressif d’alarmes harcèlement mobiles pour intervenir dans les situations de danger de mort, un renforcement au niveau des parquets a également été prévu. En juin de l’année dernière, lorsque les budgets supplémentaires pour la justice ont été attribués, le ministre Van Quickenborne a annoncé le recrutement de 15 criminologues supplémentaires au sein des parquets. Cela représente un criminologue par section. Entre-temps, tous les criminologues ont été nommés et recrutés, à l’exception d’un parquet où la procédure de recrutement n’est pas encore finalisée. L’arrivée de ces criminologues est un réel atout pour les parquets. En effet, les criminologues ont une fonction de liaison importante avec la police, les Family Justice Centers (FJC), les centres de prise en charge des violences sexuelles (CPVS), les secouristes et les assistants sociaux.
Une vision différente
Le flux d’informations est ainsi amélioré, ce qui permet aux parquets d’identifier les situations dangereuses à un stade plus précoce, d’assurer un suivi sur mesure des affaires et de détecter rapidement les cas de récidive. Il peut s’agir, par exemple, de mener une enquête sur la situation familiale des mineurs lorsqu’un adulte cohabitant sur place a commis une infraction, de mettre les mineurs en contact avec une aide spécialisée, de demander des informations supplémentaires à d’autres instances utiles lors des enquêtes ou si les conditions sont respectées, de procéder à une évaluation des risques, de proposer des mesures lorsqu’aucune poursuite immédiate n’est possible et bien plus encore.
Grâce au déploiement de criminologues, davantage d’effectifs et d’expertise sont mis à disposition pour lutter contre la violence intrafamiliale de manière plus efficace, plus adéquate et plus rapide. En outre, la diversité des profils au sein des parquets devient de plus en plus importante dans notre société qui évolue rapidement. Les criminologues n’ont pas seulement une formation juridique et leur expérience et leur formation leur permettent d’apporter une autre vision sur les affaires, qui peut aider les magistrats dans leurs décisions.
Vincent Van Quickenborne, vice-Premier ministre et ministre de la Justice : « 50 000 cas de violence intrafamiliale enregistrés chaque année, c’est très inquiétant. Sans oublier qu’en moyenne, une victime ne portera plainte qu’après 35 incidents. Cela veut dire qu’une victime peut donc déjà avoir déjà été menacée, battue ou violée 35 fois. C’est pourquoi nous faisons tout pour prévoir une meilleure prise en charge des violences intrafamiliales. Le recrutement de ces criminologues spécialisés doit permettre de renforcer l’expertise au sein des parquets afin de détecter plus rapidement les situations graves, d’assurer un suivi sur mesure et de mieux protéger les victimes. »
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