La nouvelle prison de Haren est officiellement ouverte dès aujourd’hui en présence du vice-Premier ministre et ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne. L’arrivée des détenus se déroulera en plusieurs étapes. Cela devrait permettre de mieux gérer l’ouverture et de donner au personnel pénitentiaire la possibilité de mettre en place la routine nécessaire. La subdivision en petites unités de vie, un régime plus ouvert et les nouvelles fonctions d’accompagnateur de détention et d’assistant de sécurité doivent garantir une détention plus significative, une meilleure réinsertion dans la société et moins de récidive.
La prison de Haren pourra accueillir 1190 détenus. Il ne s’agit en aucun cas d’une « méga-prison » classique, car le site est divisé en plusieurs petits bâtiments. Environ 30 personnes seront logées par unité de vie. En travaillant avec des unités de vie plus petites, il y a plus de possibilités de diversifier la population et donc de travailler en groupe. Cette façon de travailler évite que la prison ne devienne « l’école du crime », car les grands criminels ne sont pas placés avec, par exemple, les jeunes délinquants ou les « primo-délinquants ». En effet, chaque profil nécessite une approche distincte.
Au lieu de considérer un régime ouvert comme une récompense pour un bon comportement, comme c’est souvent le cas aujourd’hui ou après être passé progressivement par tous les régimes, le principe à Haren est inversé. L’évaluation des risques et des besoins examine s’il existe des contre-indications au placement d’un détenu en régime ouvert. En donnant plus de liberté, les détenus sont encouragés à participer à une série d’activités telles que des cours, un emploi ou des sports.
Libre circulation avec badges
L’objectif est que 75 % des détenus soient placés dans une unité de vie à régime (semi-)ouvert. À Haren, pour la première fois en Belgique, nous travaillons avec des badges pour les détenus qui sont programmés pour ouvrir les portes des cellules et les portes de circulation. Cela signifie que les détenus peuvent se déplacer dans certaines zones, sans surveillance physique, par exemple vers un atelier ou le local des visites. Cela donne plus de responsabilités aux détenus. Cette nouvelle approche ne change rien au fait que nous restons stricts et que nous accordons la priorité à la sécurité. Les déplacements des détenus seront surveillés et guidés depuis un centre de contrôle. Des assistants de sécurité circuleront dans les bâtiments pour garder un œil sur la situation. Les détenus qui abusent de cette liberté supplémentaire et ne respectent pas les règles seront transférés dans une section à régime fermé. Il existe également une section de haute sécurité pour les détenus présentant un profil de risque élevé, où la libre circulation n’est pas autorisée.
Accompagnateurs de détention : une première
L’expérience de cas à l’étranger nous apprend que les détenus acceptent mieux les règles et que moins d’incidents se produisent si on leur donne plus de liberté et de responsabilité au sein des murs de la prison. En outre, une politique pénitentiaire moderne implique une bonne préparation des détenus en vue d’une réinsertion réussie dans la société. C’est indispensable, car 70 % des détenus se retrouveront tôt ou tard à nouveau devant un juge après leur libération. Ce taux de récidive doit être réduit de manière significative et les agents pénitentiaires jouent un rôle important à cet égard. La prison de Haren sera donc la première à faire la distinction entre la fonction d’assistant de sécurité et celle d’accompagnateur de détention. L’assistant de sécurité est chargé d’effectuer des tâches de contrôle et d’observation, tandis que l’accompagnateur de détention se concentre sur l’accompagnement et la motivation des détenus tout en les conseillant au sujet de leur trajet de détention et de réinsertion.
Centre d’observation clinique
En outre, un centre d’observation clinique sécurisé (COCS) est en cours de construction à Haren, où il y aura de la place pour 30 détenus qui seront soumis à une observation supplémentaire par un psychiatre, à l’instar du centre néerlandais Pieter Baan. Un tel trajet d’observation dure six semaines. Cela permettra au psychiatre légal de recueillir beaucoup plus d’informations sur l’accusé en cas de problèmes complexes, ce qui mènera à une bien meilleure évaluation des risques et de meilleurs choix concernant la communauté de vie et l’approche de la détention.
Arrivée progressive des détenus
Les travaux de construction et de finition au sein de la prison de Haren se sont déroulés comme prévu. Au cours de l’année prochaine, les détenus des prisons actuelles de Forest, Saint-Gilles et Berkendael seront transférés en plusieurs étapes. Cela devrait, d’une part, permettre de mieux gérer l’ouverture et, d’autre part, donner à la direction et au personnel pénitentiaire, pour qui les bâtiments et la façon de travailler sont également nouveaux, la possibilité de développer la routine nécessaire. Ils ont déjà suivi de nombreuses formations à cet effet.
Une fois que la prison de Haren sera pleinement opérationnelle, un total de 375 accompagnateurs de détention et 356 assistants de sécurité y travailleront, dont de nombreux agents pénitentiaires qui travaillent encore actuellement dans les prisons de Forest, Saint-Gilles et Berkendael.
Vincent Van Quickenborne, vice-Premier ministre et ministre de la Justice : « La prison de Haren est le porte-drapeau de la révolution silencieuse dans les prisons belges. Ici, nous adoptons une approche totalement nouvelle où les détenus sont plus libres de se déplacer à l’intérieur des murs de la prison, vers le lieu de travail, de formation ou d’activité. En échange, ils doivent bien prendre des responsabilités. Ceux qui ne suivent pas les règles et ne sont pas motivés pour reprendre leur vie en main seront renvoyés vers une section fermée. Ils seront assistés par des accompagnateurs de détention. Je suis convaincu que cette approche permettra de réduire la récidive et de rendre notre société plus sûre. »
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