Le ministre de la Mer du Nord, Vincent Van Quickenborne, a organisé aujourd’hui une table ronde lors du sommet de la mer du Nord à Ostende. Les conseillers en sécurité des neuf pays riverains de la mer du Nord ont réfléchi ensemble à la manière dont nos pays pourraient collaborer pour mieux protéger nos infrastructures énergétiques et de télécommunications en mer du Nord. Ces infrastructures vont des gazoducs et des câbles électriques sous-marins aux installations nécessaires pour amener l’énergie éolienne à terre, en passant par les liaisons de télécommunications et les parcs éoliens. L’objectif de cette démarche est d’aboutir à un pacte de sécurité pour la mer du Nord. Il s’agit entre autres de la mise en place d’une plateforme d’information transfrontalière pour l’échange systématique d’informations sur les incidents de sécurité et de prendre les dispositions nécessaires pour permettre d’intervenir le plus rapidement possible en cas d’incidents, comme l’intervention de navires de la marine dans les eaux territoriales d’un autre pays membre.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’attention portée aux risques pour nos infrastructures critiques en mer s’est considérablement accrue. Il suffit de penser au sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2 dans la mer Baltique en septembre dernier, à la présence de navires espions russes dans nos eaux et à l’ingérence de la Chine dans nos entreprises européennes et dans les logiciels destinés à des applications vitales.
Cette réalité affecte durement l’ensemble des pays riverains de la mer du Nord. La prise de conscience que les câbles et pipelines sous-marins (data, électricité, gaz) reliant des dizaines de pays pourraient bien être endommagés, ce qui entraînerait des conséquences dramatiques pour le secteur financier et même pour notre internet. Le hub gazier de Zeebrugge, qui est très important pour la production d’électricité en Belgique et, par extension, en Europe occidentale, pourrait également être une cible potentielle de sabotage.
C’est pourquoi le ministre de la Mer du Nord, Vincent Van Quickenborne, a organisé aujourd’hui une table ronde lors du sommet de la mer du Nord à Ostende, au cours de laquelle les conseillers en sécurité des neuf pays riverains de la mer du Nord ont réfléchi ensemble à la manière dont nous pouvons coopérer pour mieux protéger nos infrastructures énergétiques et de télécommunications en mer du Nord. Il est frappant de constater que ce thème n’était pas encore à l’ordre du jour lors du premier sommet de la mer du Nord, qui s’est tenu l’année dernière à Esbjerg, au Danemark.
Pacte de sécurité pour la Mer du Nord
La manière dont les infrastructures maritimes importantes sont sécurisées varie d’un pays à l’autre. La Belgique avait déjà entamé des discussions avec les Pays-Bas et le Royaume-Uni sur la sécurité commune des infrastructures existantes en mer du Nord. À l’avenir, ces infrastructures s’étendront et relieront encore davantage de pays entre eux.
Les pays riverains de la mer du Nord ont convenu aujourd’hui d’établir un pacte de sécurité pour la mer du Nord. Ce pacte doit faire en sorte que les infrastructures offshore et sous-marines bénéficient du même niveau de sécurité au-delà des frontières. Dans ce cadre, l’on se concentrera sur une approche unifiée, un meilleur échange d’informations et la notification des incidents, ainsi qu’une coopération plus étroite avec l’OTAN et l’UE afin de garantir l’état de préparation nécessaire pour intervenir en cas d’incident.
Afin de protéger nos infrastructures et d’accroître leur résistance aux ingérences indésirables et au sabotage, nous devons désormais prendre en compte les menaces et les risques dès le développement de celles-ci. C’est ce que nous faisons, par exemple, en équipant l’infrastructure de sites d’atterrissage pour les drones aériens et sous-marins, de boucliers de détection acoustique sous-marins, de caméras de sécurité.
La Belgique prend l’initiative
Le gouvernement fédéral a décidé vendredi dernier de débloquer 1 million d’euros pour investir dans la protection des infrastructures de la mer du Nord. Ce faisant, la mise en oeuvre du pacte de sécurité de la Mer du Nord sera soutenue.
En Belgique, les intérêts en matière de sécurité sont coordonnés par le carrefour d’information maritime (MIK) à Zeebrugge, opéré par la direction générale de la Navigation du SPF Mobilité et Transports, la police maritime, les douanes et la Défense. Il coopère à cette fin avec des services de renseignement et de sécurité telles que la Sûreté de l’État, l’OCAM et le SGRS. Un budget a été débloqué pour l’achat d’un nouveau logiciel avant la fin de l’année afin de détecter et de suivre plus précisément les activités suspectes. Depuis le début de l’année, la loi sur la sûreté maritime est également entrée en vigueur, autorisant entre autres la surveillance par caméra en mer, notamment pour les éoliennes. Nous pouvons désormais également mettre en oeuvre des caméras mobiles sur des drones ou sur des navires.
Vincent Van Quickenborne, ministre de la Mer du Nord : « La première condition de l’indépendance énergétique est la protection de cette même indépendance énergétique. Les menaces et les défis ont fortement augmenté ces derniers mois. Ensemble avec les participants à la table ronde sur la protection des infrastructures en mer du Nord, nous avons décidé de conclure un pacte de sécurité pour la mer du Nord. Dans ce pacte, nous veillons à ce que nos câbles data, nos oléoducs, nos gazoducs et nos parcs éoliens soient sécurisés au même niveau. En outre, nous allons structurer le rapportage d’incidents sur une plateforme commune et prendre les dispositions nécessaires avec l’OTAN et l’UE pour disposer d’une capacité d’intervention suffisante en cas d’incident. La Belgique s’est également engagée à investir un million d’euros dans la plateforme pour soutenir et mettre en oeuvre le pacte de sécurité de la mer du Nord.