Genk sera la deuxième ville à accueillir une maison de détention
A l’avenir, les personnes condamnées à de courtes peines de la région de Genk pourront purger leur peine dans une maison de détention. Il s’agit d’un établissement pénitentiaire de petite taille où l’accent est mis, bien plus que dans une prison classique, sur l’autonomie, la responsabilisation et une réinsertion axée sur la prévention de la récidive. L’un des sites où ce type de maison de détention sera construit est celui de l’ancienne caserne de gendarmerie, situé dans la Vennestraat à Genk. Dans ce cadre, il a été opté pour une construction rapide avec des unités préfabriquées. Cette méthode, qui met en œuvre des éléments préfabriqués, permet d’ériger un bâtiment de qualité en peu de temps. Le Conseil des ministres a approuvé le contrat-cadre à cet effet la semaine dernière. En choisissant cette option, le ministre Van Quickenborne et le secrétaire d’Etat Mathieu Michel entendent passer à la vitesse supérieure pour les maisons de détention. Actuellement, cinq maisons de détention sont déjà prévues, dont deux sont déjà en service. De plus, plusieurs places supplémentaires seront réalisées avec des unités préfabriquées.
Depuis les années ‘70, les courtes peines ne sont jamais exécutées dans notre pays. En effet, jusqu’il y a peu, les peines inférieures à 3 ans n’étaient pas purgées ou étaient converties en surveillance électronique. Cette mesure censée alléger la pression sur les prisons confrontées à une surpopulation chronique, a eu pour conséquence que des délinquants débutants se sont crus intouchables. Ces peines n’étant pas purgées, ceux-ci continuaient à accumuler des peines de prison non exécutées, jusqu’à ce qu’ils doivent subitement passer des années en prison lorsque la limite des trois ans était dépassée. La mesure a également eu des effets secondaires : les magistrats prononçaient des peines de prison plus sévères ou recourraient plus rapidement à la détention provisoire. Paradoxalement, le fait de ne pas mettre en œuvre les courtes peines a entraîné une augmentation de la surpopulation et de la récidive. Le ministre Van Quickenborne veut briser ce cercle vicieux en faisant exécuter systématiquement les courtes peines. C’est le cas depuis le 1er septembre 2022, pour les peines comprises entre 2 et 3 ans et depuis le 1er septembre 2023, pour les peines comprises entre 6 mois et 2 ans. Ainsi, il est mis fin à l’impunité et, à long terme, la pression sur les prisons diminuera.
Faire exécuter les courtes peines dans des maisons de détention
L’exécution des courtes peines devra principalement avoir lieu dans des maisons de détention. Ces établissements fermés constituent un nouveau concept instauré depuis cette législature. Seules les personnes condamnées à une peine de moins de trois ans de prison, présentant un profil à faible risque et motivées pour reprendre leur vie en mains sont autorisées à y séjourner. Les individus condamnés pour terrorisme ou des délits sexuels ne sont pas éligibles. Les résidents qui s’y comportent mal sont également renvoyés dans une prison ordinaire.
Bien que l’on ne puisse pas entrer ou sortir comme l’on veut d’une maison de détention, son régime est bien plus axé sur la responsabilisation et la réintégration que dans une prison traditionnelle. L’accent est mis sur l’autonomie, l’apprentissage de la vie en commun, avoir une structure quotidienne, le suivi de formations, la recherche d’un emploi et la recherche d’un logement. Plus question de parler de détenus, en effet les personnes en séjour dans une maison de détention sont appelées des résidents. Les résidents assurent eux-mêmes, ensemble, les tâches ménagères telles que la cuisine, le nettoyage et la lessive. Les accompagnateurs de détention les aident à remettre leur vie sur les rails. Dès le premier jour, ils sont préparés à une vie sans rechute dans la délinquance. Le staff se constitue d’une direction et d’une équipe administrative, d’assistants sociaux, des psychologues et d’accompagnateurs de détention. Entre-temps deux maisons de détention sont ouvertes : à Courtrai et à Forest. L’année prochaine, Olen, Zelzate et Ninove figurent sur le planning. Entre-temps, la maison de détention de Courtrai est opérationnelle depuis un an et il est prouvé que c’est possible sans nuisances pour le au voisinage.
Une maison de détention sur le site de l’ancienne caserne de gendarmerie
Genk aura sa maison de détention, qui sera installée sur le site de l’ancienne caserne de gendarmerie, au n°461 de la Vennestraat. La ville de Genk, la Régie des Bâtiments et la Justice sont parvenues à un accord sur un bâtiment pouvant accueillir 40 résidents. L’objectif est de collaborer avec des partenaires locaux tels que la ville, des établissements d’enseignement et des entreprises.
Une soirée d’information est organisée pour les riverains de la maison de détention de Genk. Elle aura lieu le mercredi 13 septembre. Les riverains ont reçu une invitation et une brochure dans leur boîte aux lettres. Après un exposé, les résidents auront l’opportunité de poser leurs questions à l’administration de la ville et à la Justice.
Construction modulaire
L’un des bâtiments situés sur le site de la Vennestraat sera démoli et la maison de détention sera ensuite construite au moyen d’unités préfabriquées. Cette méthode de construction permet de livrer et de mettre en service rapidement la maison de détention. En effet, la livraison est déjà prévue pour 2024. Il va de soi que les mêmes mesures de sécurité sont prévues que dans les maisons de détention déjà existantes. La construction débutera après l’obtention du permis d’environnement requis.
L’objectif est de construire d’autres maisons de détention avec des unités préfabriquées. Le contrat-cadre a été approuvé par le Conseil des ministres vendredi dernier et attribué à un consortium expérimenté dans la construction modulaire. Le ministre Van Quickenborne et le secrétaire d’État Mathieu Michel entendent ainsi accélérer l’installation des maisons de détention. En effet, dans la pratique, il n’est pas facile de trouver à la fois des locaux appropriés et prêts à l’emploi et des autorités locales disposées à assumer leurs responsabilités sociétales. Grâce à la construction modulaire, il existe bien plus de possibilités d’établir des maisons de détention rapidement et dans une atmosphère constructive.
Vincent Van Quickenborne, ministre de la Justice : « Dans les maisons de détention, les personnes condamnées peuvent occuper leurs journées de manière sensée, reprendre leur vie en main et préparer au mieux leur libération, sans retomber dans la délinquance. Une année après la mise en service de la maison de détention à Courtrai, l’on constate qu’il est essentiel de trouver un emploi et ainsi de susciter le sens des responsabilités. Après Courtrai, Forest, Olen, Zelzate et Ninove, je suis ravi de pouvoir annoncer Genk comme nouveau site pour l’implantation d’une maison de détention. Genk est la deuxième ville à franchir le pas. Je tiens à remercier l’administration de la ville, qui collabore dans ce dossier, pour son attitude constructive. Son exemple sera suivi par d’autres. De plus, nous communiquerons les noms d’autres sites dans les mois à venir. Ces nouvelles maisons de détention seront construites avec des unités préfabriquées afin que le déploiement du réseau de maisons de détention puisse se faire rapidement et efficacement. La pratique a montré qu’il n’est pas évident de trouver suffisamment de locaux prêts à l’emploi et des administrations communales disposées à assumer leurs responsabilités. La construction modulaire permet un plus grand nombre d’options. »
Administration de la ville de Genk : « Tout comme d’autres administrations locales probablement, nous n’étions pas demandeur pour l’implantation d’une maison de détention dans notre ville, mais nous assumons notre responsabilité sociétale. Pour nous, il est particulièrement important de pouvoir garantir la poursuite de la vie normale du quartier. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour y parvenir », dit le Bourgmestre Wim Dries. « Nous en avons donc discuté à plusieurs reprises avec le SPF Justice », ajoute l’échevin du Logement, des Quartiers et de la Participation, Alessandro Cucchiara, qui partage l’avis du bourgmestre. « Nous avons fait part au SPF de toutes nos préoccupations concernant la sécurité et les éventuelles nuisances. Cet aspect sera suivi de près lorsque la maison de détention ouvrira ses portes. Et nous veillons à ce que l’on intervienne de manière rapide si des difficultés devaient se présenter. »