Cette semaine, les premiers détenus ont pris leurs quartiers dans la nouvelle maison de transition de Gand. Il s’agit d’une maison de transition à petite échelle destinée aux détenus de longue durée qui arrivent à la fin de leur peine. Elle peut accueillir 16 participants qui travaillent activement à leur réinsertion dans la société en présence d’un accompagnement intensif. Aujourd’hui, le ministre de la Justice Paul Van Tigchelt et le bourgmestre Mathias De Clercq ont visité la maison de transition et l’ont déclarée officiellement ouverte. Les chiffres de la maison de transition de Malines montrent que l’approche des maisons de transition fonctionne : 64 détenus ont déjà été réinsérés dans la société sans être retombé dans la criminalité.
Dans notre pays, environ 70 % des détenus libérés comparaissent à nouveau devant le juge dans les cinq ans qui suivent. Cela s’explique notamment par le fait que la transition entre la prison et le monde extérieur n’est pas évidente. De ce fait, les risques sont grands qu’ils retombent dans leurs vieilles habitudes. En effet, il n’est pas facile de se retrouver soudainement en liberté après une longue période de détention et de devoir, du jour au lendemain, trouver un logement, un emploi et régler des démarches administratives. Dans une maison de transition, les détenus retrouvent peu à peu leur liberté. Ils réapprennent à assumer des responsabilités et à prendre soin d’eux-mêmes, et se préparent en vue de leur libération. Ils y acquièrent littéralement le bagage nécessaire pour trouver leur voie dans la société libre.
Tout comme pour les prisons, il s’agit d’établissements fermés. Les détenus ne peuvent donc pas y entrer et en sortir à leur gré. La sortie de la maison de transition n’est possible qu’après avoir obtenu une permission de sortie, par exemple pour aller travailler, postuler ou suivre une formation. En effet, l’intégration dans le tissu social local est un aspect essentiel pour que la transition vers la société libre se déroule au mieux. La destination exacte du détenu, l’itinéraire à suivre et l’heure à laquelle il doit être de retour sont strictement définis à l’avance.
Les participants sont sélectionnés en concertation avec le service psychosocial des prisons concernées
et après avoir mené un entretien préliminaire. Les candidats doivent être à 18 mois maximum de la possibilité d’octroi d’une libération conditionnelle. Les détenus condamnés pour des infractions sexuelles ou pour terrorisme ne sont pas éligibles.
Réussite prouvée à Malines
Pour les maisons de transition, la Justice travaille avec des partenaires privés. La première maison de transition a été créée à Malines en 2019 et est gérée par Sterkhuis, un partenariat entre G4S Care et Exodus Pays-Bas. Entre-temps, grâce à cette maison de transition, 64 résidents ont été réinsérés dans la société libre sans retomber dans la criminalité. La pratique à Malines a montré que la maison de transition n’entraîne pas de nuisance pour le voisinage.
Les premiers détenus sont arrivés
Sterkhuis avait introduit une candidature pour ouvrir une deuxième maison de transition à Gand et proposé un site dans la Leo Tertzweillaan à Gentbrugge aux autorités de la ville de Gand. Après avoir suivi la procédure d’autorisation requise, le bâtiment, un ancien entrepôt qui servait d’imprimerie et d’entrepôt, a été transformé en maison de transition avec plusieurs chambres, des espaces communs et les mesures de sécurité nécessaires. La maison de transition a été officiellement mise en service aujourd’hui en présence du ministre de la Justice Paul Van Tigchelt et du bourgmestre de Gand Mathias De Clercq. Les premiers détenus ont pris leurs quartiers le 25 octobre et y travaillent activement à leur retour dans la société.
Coachs de vie et coachs de force
La maison de transition de Gand emploie 11 personnes à temps plein : 6 coachs de vie, 3 coachs de force, un collaborateur administratif et un coordinateur. Ils ont déjà acquis de l’expérience dans la maison de transition de Malines dans le cadre de journées d’observation et de sessions de formation sur le terrain. Les coachs de vie s’occupent des activités quotidiennes et veillent à ce que les participants assument leurs responsabilités, coopèrent avec les autres et apprennent à vivre de manière autonome. Les coachs de force apportent un accompagnement et un soutien tout au long du trajet de réinsertion individuel. Ils aident les participants à rechercher un emploi, à s’inscrire à des formations ou à trouver leur chemin vers les services d’aide et de prise en charge existants. En outre, les coachs de force et de vie de la maison de transition de Malines apporteront leur soutien lors du démarrage de la maison de transition de Gand.
Le ministre Van Tigchelt est reconnaissant envers le bourgmestre de Gand, Mathias De Clercq, qui a joué un rôle de premier plan et a soutenu l’ouverture d’une maison de transition dans sa ville. Un tel soutien local est primordial pour parvenir à mettre en place une détention humaine et à offrir des opportunités, ce qui permettra à son tour de lutter contre les taux élevés de récidive. Entre-temps, le réseau de maisons de transition continue de s’étendre. En effet, il a récemment été convenu d’installer une maison de transition à Louvain.
Paul Van Tigchelt, ministre de la Justice : « L’approche des maisons de transition montre la direction que prend la Justice en matière de politique de détention : nous prenons des mesures proactives pour prévenir de nouvelles infractions à l’avenir. Nous y parvenons grâce à une approche humaine qui donne aux détenus davantage d’opportunités de reprendre leur vie en main et de contribuer à la société. Les maisons de transition obtiennent des résultats impressionnants, réduisant de manière significative la récidive et rendant ainsi la société plus sûre. Je tiens encore à remercier le bourgmestre Mathias De Clercq d’avoir soutenu ce projet et d’avoir ainsi contribué à la sécurité de la ville de Gand et de notre pays. »
Mathias De Clercq, bourgmestre de Gand : « En tant que ville, nous croyons fermement en de tels projets à petite échelle axés sur la réinsertion des détenus. Nous avons tout mis en oeuvre pour que le voisinage soit informé correctement, afin que ce projet puisse bénéficier d’un soutien solide dans le quartier. Je suis convaincu que les habitants de Gentbrugge représenteront un partenariat solide dans cette histoire. »
Romina Scarpone, représentante des maisons de transitions chez Sterkhuis : « Certains détenus arrivent pour ainsi dire à la maison de transition avec un sac à dos avec un trou. Il faut d’abord recoudre le trou avant de pouvoir remplir à nouveau le sac à dos. Dans la maison de transition, les participants ne trouvent pas des murs, mais ils y trouvent des portes qui les mènent vers la réinsertion. Grâce à ce projet à petite échelle, à la facilité d’accès et à l’approche humaine, de nouvelles bases sont construites pour que ces personnes osent à nouveau envisager l’avenir avec espoir. »