Les travaux pour transformer l’ancienne maison de repos et de soins « De Sterrewijzer » à Olen en
maison de détention ont débuté fin octobre. Ces travaux comprennent notamment l’installation
d’une nouvelle grande cuisine, l’aménagement d’un atelier de travail, la mise en œuvre de mesures
de sécurité telles que l’installation d’un système de surveillance par caméra, le remplacement des
raccordements aux impétrants, des plafonds et des sols, l’exécution de travaux de peinture, etc. Les
premiers résidents s’y installeront au printemps 2025. Le ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt,
est venu constater l’avancement des travaux aujourd’hui.
Les maisons de détention sont de petits établissements pénitentiaires fermés pouvant accueillir
jusqu’à 60 personnes condamnées à une peine de prison de moins de trois ans. Plus que dans une
prison classique, l’accent est mis sur l’autonomie, l’apprentissage de la vie en commun, un emploi du
temps utile et fixe, la formation et la recherche d’un emploi, ainsi que d’un lieu de séjour permanent
pour après la période de détention. Il n’est plus question de parler de détenus mais de résidents. Les
résidents assurent eux-mêmes, ensemble, les tâches ménagères telles que la cuisine, le nettoyage et
la lessive. Avec l’aide d’accompagnateurs de détention, ils sont préparés, dès le premier jour, à une vie
loin de la criminalité. Le staff comprend la direction, l’administration, des assistants sociaux et des
psychologues.
Les personnes qui purgent leur peine dans une maison de détention font l’objet d’un premier
screening. Elles doivent présenter un faible risque pour la sécurité et être clairement motivées pour
travailler à leur réinsertion dans la société. Les individus condamnés pour infractions sexuelles ou
terrorisme ne sont pas éligibles. Tout comme dans une prison classique, les résidents ne sont autorisés
à quitter la maison de détention que moyennant une permission de sortie, pour aller travailler ou
suivre une formation, par exemple. Ceux qui se comportent mal ou ne respectent pas les règles sont
renvoyés en prison.
Lutte contre la récidive et la surpopulation carcérale
En développant un réseau de maisons de détention, le gouvernement tente de lutter contre les taux
élevés de récidive et le manque de places dans les prisons qui en découle. La première maison de
détention du pays a été installée à Courtrai en 2022, également dans une ancienne maison de repos
et de soins. La mise en service de la maison de détention de Forest a suivi en 2023. Dans ces deux
maisons de détention, une grande expertise a déjà été acquise en matière d’organisation de la
détention à petite échelle. Plusieurs procédures relatives entre autres au screening, à l’organisation
d’activités, à l’accompagnement, aux permissions de sortie et aux mesures de sécurité ont entretemps
été affinées. Outre Olen, d’autres maisons de détention sont prévues à Anvers, Tournai, Genk, Liège,
Jemeppe-sur-Sambre, Ninove, Zelzate et Ostende.
De la maison de repos et de soins à la machine à opportunités
La maison de détention d’Olen, située sur le site de l’ancienne maison de repos et de soins De
Sterrewijzer, sera mise en service par phase d’ici le printemps 2025. Elle pourra accueillir jusqu’à 60
résidents. Actuellement, les travaux de transformation de l’ancienne maison de repos et de soins
battent leur plein. Pour ces travaux, la Régie des Bâtiments a désigné une entreprise privée et en assure
la coordination en collaboration avec le SPF Justice. Le ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt, est
venu constater l’avancement des travaux aujourd’hui.
À l’intérieur du bâtiment, le réseau électrique, la détection incendie, les murs et les plafonds seront
rénovés, l’installation de chauffage sera modifiée, l’éclairage sera remplacé par des LED, les murs
seront repeints, une nouvelle grande cuisine sera installée et un film opaque sera posé sur les fenêtres
donnant directement sur les maisons et les jardins des voisins. Certains sanitaires et chambres seront
également adaptés aux résidents à mobilité réduite.
À l’extérieur du bâtiment, des équipements sportifs et un abri à vélos seront installés, ce dernier étant
destiné aux résidents qui disposent d’une permission de sortie et qui se rendent au travail à vélo. La
grange située sur le site sera aménagée en atelier où les résidents qui n’ont pas encore trouvé de travail
pourront effectuer des travaux pour Cellmade, la plateforme d’emploi de l’administration
pénitentiaire. En effet, l’expérience de Courtrai et de Forest montre que le travail et un emploi du
temps utile constituent la meilleure manière de se remettre en selle et de se réinsérer rapidement
dans la société, sans retomber dans la criminalité.
De nombreuses mesures de sécurité ont également été prises, telles que notamment l’installation de
caméras de surveillance, le placement de clôtures et la pose de nouvelles serrures.
Paul Van Tigchelt, ministre de la Justice : « Entretemps, il semble évident qu’une prison classique, où
des centaines de détenus sont rassemblés et peuvent à peine faire quelque chose d’utile ou qui a du
sens, n’est pas le meilleur environnement pour mettre les personnes condamnées sur le bon chemin.
Les taux élevés de récidive dans notre pays et le fait que les prisons soient surpeuplées depuis des
décennies en sont la preuve ultime. C’est pourquoi nous veillons progressivement à proposer une
détention qui a du sens, par le biais de projets à petite échelle, comme ici à Olen. Dans les maisons de
détention, nous accompagnons activement les personnes condamnées présentant un profil à faible
risque afin qu’elles puissent reprendre leur vie en main sans retomber dans la criminalité. Les maisons
de détention de Courtrai et de Forest prouvent que c’est possible. Leur donner la possibilité de travailler
et de gagner leur vie s’avère être l’un des moyens de réinsertion les plus efficaces. Je suis convaincu que
ce projet à Olen sera lui aussi un succès. »
Mathieu Michel, Secrétaire d’État chargé de la Régie des bâtiments : « La transformation de
l’ancienne résidence-services « De Sterrewijzer » en une maison de détention représente une avancée
majeure dans notre approche de la détention. En adaptant ces installations pour les personnes
purgeant une courte peine, nous créons un lieu où les résidents peuvent acquérir des compétences
essentielles, trouver de la stabilité et se réintégrer progressivement dans la société. Les travaux réalisés
ici, de l’installation d’un atelier aux équipements de sécurité en passant par des chambres adaptées,
témoignent de notre détermination à lutter contre le sentiment d’impunité et la récidive tout en
cherchant à apporter une réponse efficace au problème de surpopulation carcérale. Ce projet, ainsi que
les initiatives déjà prises à Courtrai et Forest, démontre notre engagement pour un système judiciaire
plus strict et plus équitable dans des conditions humaines. Je suis ravi et très fier que les travaux soient
en cours et je tiens à féliciter toutes les personnes impliquées dans la réalisation de ce projet, ainsi que
la Régie des Bâtiments pour le travail quotidien effectué pour suivre le projet. »